Tracteur Cheval empile naïvement et tendrement des paquets sonores dans un entrelacs onirique légèrement glauque. De mélopées arythmiques en nappes presque immobiles, il déroule un univers sombre et berçant, parfois habité de kicks saturés. Succession de manipulations minutieuses et de moments non-choisis, dans une logique d’improvisation complète, les morceaux sont de longues plages, comme une promenade dans une campagne venteuse et nue à l’infini.
La machine et la bête labourent un sol grouillant de mouvements éternels et de rythmes lourds et boiteux. De la terre bleue monte un appel. Pousse, tourne, bouge, creuse encore si tu touches au tournis qui l’habite.
Une première récolte est là, élucubrations du quotidien ou fruits de sessions privilégiées. En live, Tracteur Cheval suit le relief en interaction avec le contexte en partant de rien, malaxant séquenceurs et synthétiseurs d’un set-up entièrement analogique.